La malédiction des Dragensblöt 2 - Thorfrid et Brynjulf by Anne Robillard

Auteur:Anne Robillard [Robillard, Anne]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
Éditeur: Wellan Inc
Publié: 2019-08-08T00:00:00+00:00

CHAPITRE 17

Samuel n’ouvrit les yeux qu’à la fin de la journée. Sans réfléchir, il s’étira comme il le faisait chaque fois qu’il se réveillait et s’immobilisa en se rappelant ce qui venait de lui arriver. À sa grande surprise, aucune partie de son corps n’était douloureuse. Il replia méthodiquement ses doigts, ses poignets, ses coudes, ses chevilles et tourna la tête de gauche à droite. Tout semblait normal. Il s’assit tout de même avec prudence au bord du lit et posa les pieds sur le sol. L’odeur de la pommade parvint alors à son nez. Il sentit la peau de ses bras, de son torse, de ses jambes.

– Je suis nu ! s’exclama-t-il en se rappelant que la dernière personne à être entrée dans sa chambre était Isabel.

Embarrassé, il sortit des vêtements de la commode, mais commença par prendre une douche, car sa course autour de l’étang l’avait grandement fait suer. Une fois qu’il se fut lavé, il s’habilla et passa dans la salle à manger. Esther et Isabel l’attendaient, debout l’une près de l’autre.

– On vient de m’informer de ce qui s’est passé aujourd’hui, commença la bonne. Vous devez être affamé après tout cet exercice.

– Je vous en conjure, arrêter de me tourner en ridicule.

– Loin de moi cette idée, Samuel. Ce n’est qu’une constatation. Je vous ai préparé un bon repas qui vous redonnera des forces.

– En parlant de forces, je trouve très curieux de ne plus avoir mal nulle part et très gênant de m’être réveillé dans ma tenue d’Adam.

– Adam, le descendant numéro onze ?

– Non ! C’est une expression moderne qui veut dire : sans le moindre vêtement sur le corps.

– Évidemment, puisque je devais vous badigeonner de pommade de la tête aux pieds, expliqua Isabel.

Samuel se mit à rougir comme une pomme.

– Ne faites pas cette tête-là. Ce n’est pas comme si je n’avais jamais vu un homme. J’ai été mariée, vous savez. Et puis, je ne vous ai même pas touché. J’ai utilisé ma magie.

– Merci, bafouilla-t-il, incertain.

Il alla s’asseoir en gardant les yeux baissés sur la table. Les deux femmes échangèrent un regard amusé, mais ne firent aucun commentaire qui aurait aggravé son malaise.

– Nous vous laissons manger en paix, fit plutôt Esther.

Elles disparurent, au grand soulagement du musicien. Il dégusta le saumon à l’aneth et le riz blanc en se calmant, jusqu’à ce qu’apparaisse un nouveau dessin près de son assiette. C’était lui en train de courir autour de l’étang, poursuivi par le mannequin de bois ! Il fut presque tenté de le froisser et de le jeter par terre, mais finit par se dérider et même rire de cette aventure loufoque. Il alla le placer dans son album avec les autres en se disant qu’elle le réjouirait dans son vieil âge.

Après le repas, il craignit de sortir du château, au cas où Thorfrid lui aurait préparé une autre mauvaise surprise. Il décida donc d’explorer plus sérieusement la salle de jeux. Il remarqua alors pour la première fois les armes accrochées au mur, au-dessus des tables.

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